Mise en scène par Patrice Joly, professeur passionné de l’option théâtre, et assisté par son ancien étudiant Maxim Racicot-Doucet, nouvellement professeur au Collège, la pièce témoigne du vent de fraîcheur qui souffle sur le programme Arts, lettres et communication. Philippe Robert, un deuxième élément nouveau au sein de l’équipe professorale, s’est amusé à retoucher l’univers dramatique de Nicholas Gogol, ukrainien, pour le transformer en une commedia dell’arte, un jeu clownesque.
Au programme, on souligne: « Ce qui fait la valeur de nos villes et de nos villages, ce ne sont ni ses rues ni ses bâtiments, ni ses attractions ni ses monuments, mais les histoires des gens qui y habitent, du simple commis au maître des lieux en passant par les amoureux du petit pont rouge. » Malik Akli Capuano, Ewa De Cockere-Logel, Victor Labrecque, Élise Morin, Satyavan Neumann, Lydia Riopel, Jasmine Déry, Dania Trudel et Félix Viau composent la pléiade de personnages colorés et inspirants de ce spectacle porteur d’une belle éthique de vie.
Présentation aux élèves du secondaire
Le dynamisme de l’équipe, qui présente année après année le fruit du travail des jeunes actrices et acteurs en devenir, était visible partout dans la salle le 20 novembre dernier. Plus de 250 jeunes des écoles secondaires environnantes se sont réunis pour découvrir le jeu des neuf comédiennes et comédiens du cours Production dirigée. « C’est une année de grandes retrouvailles ! C’est merveilleux de constater que le temps a installé des vocations! », s’exclame Patrice Joly, fier des talents développés au fil des années grâce à ce programme.
Assis dans la salle, derrière ou sur la scène, il y avait plein d’ouailles du programme. Deux anciens, Marc-André Bélair, enseignant et fier ambassadeur d’improvisation dans les Laurentides, et Marilou Arthur, entraîneuse des Inuks, ont rassemblé une quarantaine de jeunes en provenance de la Polyvalente Lavigne à Lachute. Maxime Loyer, accompagné de ses élèves de la Polyvalente Saint-Jérôme, avait quelques-uns de ses anciens talents à encourager. Dans cet écosystème de diplômés provenant de l’option Théâtre, Amélie Marchant et Pier-Luc Legault ont participé au succès, l’une comme costumière et l’autre à l’espace scénique et à la vidéo. « Vous avez formé l’intérêt et le goût de la scène de plusieurs des personnes ici; vous êtes les premiers à leur donner le coup d’envoi », rappelle M. Joly, qui tirera sa révérence en décembre prochain.
Lors d’un échange informel après la prestation de la troupe, les spectatrices et spectateurs ont signifié leur appréciation du rythme et la folie des personnages. « C’est la première fois que je viens et j’ai adoré! », a lancé d’entrée de jeu une enseignante de français de l’école secondaire Frenette. Nathalie Dubois, enseignante en art dramatique de la même école, fidèle à cette tradition en ayant participé plus de six fois à cette présentation annuelle, questionne les jeunes sur scène : « Vous savez, on peut faire son cégep en théâtre sans nécessairement vouloir devenir comédien. Cette option, c’est aussi une façon d’aller au Cégep. Je serais curieuse de savoir en quoi vous voulez poursuivre. » Parmi les jeunes, deux se préparent pour la grande école de théâtre, certains n’ont pas encore décidé et d’autres se dirigent vers l’université dans un programme tout à fait différent; mais tous semblent heureux, souriants, chargés d’un sentiment d’accomplissement. Une autre ancienne du programme, Julianne Tellmoss, enseignante au Cégep de Saint-Jérôme en accueil et intégration, a aussi permis à une quarantaine d’immigrantes et immigrants de prendre un bain de culture d’ici.
Selon l’équipe de l’option théâtre, ce pouls du spectateur est primordial. C’est la quête du jeu. Dans un rythme effréné, les interprètes ont démontré ce talent unique qu’est l’art de la parole et du jeu corporel acquis au cours de ces trois dernières sessions. Ils l’ont fait aussi devant 1200 étudiantes et étudiants des classes de français de première année du Cégep et devant un grand public le 24 novembre dernier.
Une famille
À l’option théâtre du Cégep de Saint-Jérôme, on crée des amitiés profondes, on s’entoure d’une belle famille et on profite du corps professoral investi pour développer sa confiance et ses capacités. « Ici, ce sont des mots qu’on prête à des personnages et il faut que ces personnages fassent vivre ces mots-là. Ça demande tout un art sur scène, il faut se faire confiance. Tranquillement, cette confiance s’est installée pour donner le meilleur de vous-mêmes », indique M. Joly.
Soulignons aussi la précieuse collaboration de ces travailleurs qui ont contribué au succès de la pièce, Gérald Paquette à l’éclairage, Vincent Julien à la composition et conception musicale et sonore ainsi que de Yanick Jutras, technicien de son.