La plupart se retrouvent dans les sites d’enfouissement ou sont carrément abandonnés dans la nature. Or, depuis 2018, le Centre de développement des composites du Québec (CDCQ), un centre de recherche appliquée et de développement affilié au Cégep de Saint-Jérôme, travaille à trouver des moyens pour revaloriser ces esquifs (voir la synthèse du projet). D’ailleurs, cette initiative lui a valu le prix Coup de cœur – Collaboration porteuse lors du dernier rendez-vous Ateliers des experts 2021 du réseau Synchronex, qui regroupe les centres collégiaux de transfert de technologie (CCTT) des quatre coins du Québec.
Dans le cadre de ce projet de recherche, mené en collaboration avec le centre Innovation maritime (IMAR) affilié au Cégep de Rimouski, le CDCQ souhaite développer un bateau totalement recyclable. En effet, les navires sont présentement fabriqués avec une multitude de matériaux (fibres de verre, résines thermodurcissables, bois, mousses, métaux, etc.) qu’il faut séparer lors de leur démantèlement. Cette hétérogénéité complexifie grandement le processus de revalorisation.
Le défi consiste donc à remplacer, autant que possible, ces différents matériaux par des pièces en composites présentant un potentiel de recyclabilité. Pour ce faire, le CDCQ a eu recours à une nouvelle résine thermoplastique et à un procédé d’infusion sous vide – deux innovations qui ne sont habituellement pas utilisées dans la fabrication de bateaux – pour développer une embarcation nouveau genre. Ses performances ont été comparées à celle d’un bateau traditionnel et les résultats préliminaires sont prometteurs. Une phase 2 est en cours afin de peaufiner certains aspects du projet.
Des retombées pour toute la communauté
Au-delà des retombées environnementales, cette initiative offre de belles opportunités en termes de formation et de transfert des technologies. L’expérience a été partagée aux étudiants du programme Techniques de transformation des matériaux composites par le biais d’une conférence, tandis que le savoir-faire entourant le procédé d’infusion sous vide a été transmis aux entreprises de moulage.
Sans compter que les résultats du projet de recherche seront présentés aux différentes entreprises et acteurs du secteur nautique, afin de les sensibiliser à des solutions alternatives pour la construction de bateaux plus facilement recyclables.
Rappelons que ce projet est financé dans le cadre du Programme de bateaux abandonnés (PBA) de Transports Canada. Une subvention pour prendre part au projet Étude sur le recyclage des navires en fibres de verre et sur les performances des matériaux recyclables appliquées à la conception des navires est offerte au CDCQ et à l’IMAR, depuis 2018.