Sébastien Vachon, enseignant en TES, en compagnie de Meg-Ann Campeau, qui s’apprête à effectuer un stage au Nunavik. (Photo : gracieuseté)
Meg-Ann Campeau, étudiante en Techniques d’éducation spécialisée (TES) au Centre collégial de Mont-Laurier (CCML), aura la chance de vivre une expérience culturelle unique au Nunavik. En effet, dans le cadre d’un stage offert dans le Grand Nord pour la toute première fois au CCML, elle contribuera au développement de l’éducation de la communauté de Kangiqsujuaq. Sous la supervision de son enseignant Sébastien Vachon, son mandat s’échelonnera sur 12 semaines intensives dans une école primaire-secondaire de la ville.
Le stage consiste essentiellement à mettre en place des activités favorisant le développement des jeunes en l’absence de leurs enseignants. Ainsi, en collaboration avec la Fondation Paul Gérin-Lajoie (FPGL), qui fournit des éducateurs sans Frontières (ÉSF) aux écoles du Nunavik, Meg-Ann complètera son parcours collégial. Quelle excellente opportunité de terminer ses études en beauté!
Une passion pour les Premières Nations
Dès que Sébastien s’est confié sur son expérience au Nunavik, Meg-Ann a tout de suite été emballée. Mais c’est lorsque l’enseignant a invité les étudiants en dernière année de formation à postuler pour un stage dans le Grand Nord, que l’étudiante de 20 ans a saisi l’opportunité. Pour elle, il s’agissait d’une occasion inouïe de nourrir sa curiosité quant à la culture des Premières Nations.
« Je ne connaissais pas beaucoup la réalité des Inuits. Quand Sébastien nous en parlé, je me suis informée. Ce qui m’a interpellé, c’est de voir qu’ils ont un mode de vie différent du nôtre…Dans le fond, c’est de vivre un choc culturel dans ton propre pays! Je trouve ça vraiment intéressant », s’exclame Meg-Ann lorsqu’on lui demande ce qui l’a poussée à s’inscrire au stage.
Ce n’est d’ailleurs pas tous les jours qu’une telle occasion se présente! En effet, la jeune femme vivra pleinement l’expérience puisqu’elle sera accueillie dans une résidence étudiante avoisinant l’école où se déroulera le stage. Nourrie et bien au chaud malgré le climat aride du Nunavik, Meg-Ann pourra profiter d’un contact privilégié avec les gens de la région.
Pour Meg-Ann- qui connait déjà ce que signifie la vie loin de la maison et de son entourage-les inquiétudes ne sont pas comparables à toute l’excitation et le bagage acquis par l’expérience.
« Je n’aurai pas mes amis et ma famille là-bas. Je sais que ce sera difficile, mais je ne pense pas que ce soit insurmontable! Ça me fait peur, mais en même temps, pas de là à refuser de faire le stage.
« Je suis quand même frileuse, alors je me demande si je vais bien m’adapter », ajoute-t-elle en riant.
La motivation inébranlable de Meg-Ann et l’absence presque totale d’appréhensions n’ont toutefois pas complètement réussi à convaincre ses parents, qui éprouvent un petit pincement au cœur de voir leur fille partir aussi loin et aussi longtemps.
« Mes parents m’ont demandé à plusieurs reprises si j’étais certaine de vouloir faire ça. Chaque fois que j’en parle à mon père, il me demande toujours si je suis sûre de moi! Je crois qu’ils [mes parents] ont un peu d’inquiétudes, mais ils m’encouragent vraiment à y aller », confie Meg-Ann.
Ce qu’implique l’expérience au Nunavik
Meg-Ann aura droit à un encadrement très structuré lors de son stage. D’abord formée par la Fondation Paul Gérin-Lajoie sur la culture Inuit et la préparation qu’implique le stage au Nunavik, la jeune finissante pourra ensuite assister à des séances vidéo avec son enseignant, une fois le stage débuté. Celles-ci permettront alors à Meg-Ann de poursuivre son cursus en TES ainsi que de partager son expérience avec Sébastien, son superviseur. C’est donc accompagnée d’un ÉSF de la FPGL et de l’éducateur de l’école à Kangiqsujuaj qu’elle effectuera le stage.
On assiste peut-être ici à la naissance d’un projet pilote, selon Sébastien. Il s’agit, en effet, de la première collaboration entre le CCML, la Fondation Paul Gérin-Lajoie et la municipalité de Kangiqsujuaq dans un projet relevant du domaine de l’éducation. L’enseignant en TES souhaite entre autre profiter de cette expérience pour créer des ponts avec les étudiants de la résidence où Meg-Ann logera, afin d’éventuellement leur faire découvrir les campus de Saint-Jérôme ou Mont-Laurier. Ceux-ci pourraient donc poursuivre leur formation tout en profitant d’un milieu moins « déracinant », ce qui, d’après Sébastien, augmenterait le taux de réussite.
En souhaitant bon succès à Meg-Ann, on demeure à l’affût des prochains développements !