Elle revêt parfois l’apparence d’une démarche artistique et s’invite dans nos vies bien avant qu’on s’en rende compte. Parlez-en à Gamine Gagnon, enseignante au Département d’arts visuels du Cégep de Saint-Jérôme et … chercheuse au collégial malgré elle!
Tout a commencé quand Mme Gagnon a été interpellée par Karina Bleau et Félix Boisvert, deux artistes multidisciplinaires, pour collaborer avec eux à un projet d’espace de création et de collaboration.
« Karina et moi avons les mêmes préoccupations : quelle est la place du vivant, comment habitons-nous les lieux, et ce, dans tous les sens du terme. Cela teinte non seulement nos démarches de création respectives, mais aussi notre enseignement », fait valoir la principale intéressée.
D’autres intervenants se sont ensuite greffés au projet artistique qui en est devenu un de recherche, notamment Isabelle Mahy, professeure au Département de communication sociale et publique de l’UQAM, ainsi que Joan Berthillaume, artiste et enseignante d’Intégration multimédia au Cégep régional de Lanaudière.
C’est ainsi que l’Espace transformateur – un lieu favorisant la collaboration entre créatifs de tous horizons – a vu le jour. Situé dans un duplex patrimonial en bordure de la rivière des Mille-Îles, à Laval, où se mêlent urbanité et nature, ce laboratoire artistique offre un milieu propice à la contemplation et à la création. Ceux qui l’habitent peuvent non seulement y vivre des expériences uniques, mais aussi y suivre des formations et prendre part à des ateliers individuels ou collectifs.
C’est un projet qui favorise la collaboration entre acteurs de différents milieux : cégeps, universités, scène artistique et milieu des affaires. On y crée des réseaux improbables entre enseignants, étudiants, chercheurs, artistes et entrepreneurs. On observe comment l’art numérique peut être au service du vivant. Comment celui-ci peut-il être viable, soutenable? Comment créer une réelle économie créative, une réelle innovation?
On s’intéresse aussi à la manière dont l’art transforme le lieu et comment le lieu transforme l’humain. D’un point de vue philosophique, on s’inscrit dans une approche de « permaculture ». Il s’agit d’une démarche résolument écologique et engagée. On cherche des alternatives créatives à notre société pour faire des choix soutenables et durables.
Gamine Gagnon, enseignante au Département d’arts visuels du Cégep de Saint-Jérôme
D’ailleurs, cette vision a trouvé écho du côté Pôle lavallois d’enseignement supérieur en arts numériques et économie créative (PLAN) qui finance cette initiative de recherche-création et de recherche-action.
« Dans le cadre de ma pratique, je suis souvent amenée à faire des recherches. J’y suis habituée. Mais c’est la première fois que je fais de LA recherche à proprement dit. Cette fois-ci, c’est plus encadré, plus formel. Je ne pensais jamais qu’un jour, je deviendrais chercheuse au collégial », conclut l’enseignante au Cégep de Saint-Jérôme.
Pour en savoir plus sur l’Espace transformateur, on consulte le site du PLAN.