C’est la première fois que de telles données sont dévoilées pour la région. Cette étude documente les réalités de la traite, du point de vue des personnes travaillant au sein d’organisations susceptibles d’être en contact avec les victimes. Des représentants de différents milieux (santé, scolaire, communautaire, etc.) ainsi que des corps policiers et de la Direction de la protection de la jeunesse ont d’ailleurs pris part à la démarche afin de faire avancer les connaissances sur cette problématique.
Alors que la Commission parlementaire sur l’exploitation sexuelle des mineurs (une des formes de traite) prévoit lancer son rapport cet automne, cette recherche tombe à point. Il est plus important que jamais de mobiliser notre société vers des actions concrètes.
Une recherche inédite sur la traite de personnes dans les Laurentides
Cette étude dresse le profil des victimes de traite de personnes dans les Laurentides, expose leurs besoins, les services offerts et le niveau de connaissance des personnes participantes sur l’enjeu. Elle met également en lumière quelques défis tels qu’une grande méconnaissance de la problématique, un manque criant de formation ainsi que des difficultés à identifier les besoins spécifiques des personnes en situation de traite.
Mentionnons que plus de 40 % des participantes et participants affirment ne pas savoir où référer les gens en cas d’inquiétudes ou ont préféré ne pas répondre à la question.
« La traite des personnes dans les Laurentides est un phénomène mal connu et difficile à mesurer. Les gens pensent souvent qu’elle se déroule seulement dans les grands centres urbains et pourtant, ce n’est pas le cas. Elle existe ici, dans les Laurentides. Cette recherche nous permet d’affirmer haut et fort que des actions concrètes peuvent être faites par tous, peu importe leur rôle, pour protéger davantage nos jeunes et moins jeunes », précise Nathalie Khlat, co-fondatrice et directrice de projets au Phare des AffranchiEs.
Je tiens à remercier tous les organismes partenaires pour leur travail de concertation. Leurs contributions ont grandement aidé à mieux comprendre la problématique de la traite. Nous souhaitons que cette étude devienne une référence dans les milieux laurentiens et espérons-le, constitue un apport important à la mise en place d’actions concrètes et à l’élaboration de politiques à long terme conçues pour protéger les droits et mieux répondre aux besoins variés des victimes.
– Édith de la Sablonnière, chercheuse principale et enseignante au CSTJ
La collaboration au cœur de la recherche
Si le Cégep de Saint-Jérôme possède déjà une solide expérience dans le domaine de la recherche et du développement ainsi que de l’innovation, c’est grâce à une proposition de partenariat du Phare des AffranchiEs que la recherche en sciences humaines a pu renaitre après de nombreuses années d’inactivité.
« À titre de maison d’enseignement supérieur, notre mission consiste non seulement à transmettre des savoirs et des connaissances, mais aussi à en développer de nouveaux afin de faire évoluer notre société et les individus qui la composent. Et c’est ce que nous faisons, chaque jour, par le biais de nos activités pédagogiques et de recherche. Non seulement ce projet de recherche est le fruit d’une importante collaboration entre notre Collège et le Phare des AffranchiEs, mais les recommandations qui en émanent nous permettront de « grandir » collectivement », a fait valoir Nadine Le Gal, directrice générale du Cégep de Saint-Jérôme.
L’équipe de recherche encourage fortement les personnes élues, les représentantes et représentants gouvernementaux ainsi que les gestionnaires et personnes travaillant au sein d’organisations concernées par la traite, à prendre connaissance du rapport de recherche qui propose des recommandations concrètes et spécifiques. Qu’il s’agisse d’initiatives de sensibilisation, de formation du personnel ou de création d’un filet de sécurité efficace pour les victimes par la mise sur pied d’un système de personnesressources, ces pistes de solution n’ont qu’un seul but : améliorer la réponse laurentienne à l’enjeu de la traite.
Le rapport de recherche est disponible sur les sites du Cégep de Saint-Jérôme et du Phare des AffranchiEs. Il a été réalisé grâce au Fonds d’appui au rayonnement des régions du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation et à une subvention du Programme d’aide à la recherche et au transfert – volet Innovation sociale (PART-IS) du ministère de l’Éducation et du ministère de l’Enseignement supérieur du Québec.
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