Durant la semaine de relâche, le 16 mars dernier, les membres du corps professoral du Cégep de Saint-Jérôme étaient conviés à une conférence donnée par l’un de leurs pairs, M. Stéphane Kelly, enseignant en sociologie. L’auteur de l’essai À l’ombre du mur : trajectoires et destin de la génération X proposait à cette occasion une réflexion sur l’intergénérationnel au collégial.
M. Kelly a souligné l’importance de s’interroger sur les rapports entre les générations, un sujet propulsé dans l’actualité, entre autres en raison des départs croissants à la retraite des baby-boomers, une situation qui modifie profondément l’équilibre intergénérationnel.
Voici le portrait au Cégep de Saint-Jérôme :
Enseignants |
Cadres |
Professionnels |
Soutien |
Génération Y : 43% Génération X : 42% Baby-boomers : 15% |
Génération Y : 9% Génération X : 64% Baby-boomers : 27% |
Génération Y : 37% Génération X : 50% Baby-boomers : 13% |
Génération Y : 41% Génération X : 39% Baby-boomers : 20% |
Selon M. Kelly, les différences entre les baby-boomers, les X et les Y sont structurantes et il s’avère pertinent de s’y attarder puisqu’elles concernent notre vision du monde et notre façon d’envisager l’avenir. À cet égard, il a abordé la relation enseignant-étudiant, soulignant que l’enseignant détenait un rôle de gardien de l’héritage culturel. C’est que, devant sa classe, l’enseignant a la responsabilité d’établir un pont entre les générations, notamment en transmettant les règles élémentaires de société et de savoir-être.
Par ailleurs, en mettant en lumière les traits caractéristiques des trois catégories, celui-ci a ouvert la discussion sur la question de l’intergénérationnel dans les relations entre employés. La vie au travail des baby-boomers, par exemple, a été teintée par une abondance d’emplois. Embauchés très jeunes, ces derniers ont longtemps été majoritaires dans leur milieu et leur engagement à l’égard de l’entreprise est très fort. Les X, eux, se sont intégrés plus lentement et leur parcours a souvent été ponctué de contrats à court terme. Ils sont plus méfiants, puisqu’ils ont connu plusieurs recommencements. Enfin, les Y sont arrivés en emploi avec une vision horizontale des rapports à l’intérieur d’une organisation. Flexibles et volontaires, ils négocient et veulent changer les choses. En plus de chercher l’équilibre entre le temps au travail et hors travail, ils ont un besoin de reconnaissance sociale et l’ambition de gravir les échelons.
Quant aux étudiants qui sont actuellement à l’âge des études postsecondaires, M. Kelly considère qu’ils ne sont pas prêts à tolérer tout type d’autorité. En effet, ils sont susceptibles d’accepter seulement une autorité dite bienveillante, qu’ils sentent exercée dans leur intérêt.
Somme toute, en cernant les causes de certains traits de caractère et en brossant un portrait distinctif de chaque groupe, le sociologue a fait la démonstration que la cohabitation demande de la souplesse et que l’observation de notre réalité exige l’utilisation de différentes lunettes.
Merci au comité organisateur pour cette activité pédagogique entre collègues!
Nul doute que cette rencontre a constitué la bougie d’allumage d’une réflexion collective visant un mieux-être intergénérationnel.