La tête dirigeante du Cégep de Saint-Jérôme (CSTJ) passera bientôt le relais. Après six ans au sein du comité de direction, dont les quatre dernières années à titre de directrice générale, Francine Paquette tirera sa révérence d’ici peu. Bilan d’une femme de tête et dame de cœur, qui a élevé le CSTJ au rang des grands.
Lorsqu’elle est nommée directrice des études du Collège en 2009, Mme Paquette détenait une connaissance approfondie du milieu collégial. En début de carrière, elle accède à son rêve d’enfance, celui de devenir enseignante. Un rôle qu’elle a rempli avec passion durant 15 ans, tant à la formation continue qu’au secteur régulier, pour différents établissements. Elle poursuivra par la suite son parcours dans des postes de gestionnaire, afin de partager sa vision et ses valeurs.
C’est enfin en janvier 2012, sous recommandation unanime du comité de sélection, que lui sont confiées les rênes du Cégep de Saint-Jérôme. Une responsabilité qui débute en lion, puisque pendant les six premiers mois, elle combinera les fonctions de directrice des études et de directrice générale.
D’autres défis de taille se succèdent également dès son arrivée en poste, dont un conflit étudiant historique, des départs massifs à la retraite, une vague sans précédent de compressions budgétaires, la rotation en poste de cinq ministres de l’éducation ainsi que l’accroissement des besoins en services adaptés. Toujours en vue de soutenir la réussite des étudiants, la directrice générale du CSTJ a traversé ces situations inhabituelles avec les mêmes qualités d’écoute, d’analyse et de concertation qui lui ont valu l’appui de sa communauté durant tout son mandat. Ainsi, abordés avec un engagement collectif remarquable, les obstacles se sont transformés en occasions d’apprentissage.
Une leader ayant inspiré crédibilité et confiance Reconnue pour son approche humaniste, sa maîtrise des dossiers, son instinct et sa fougue, Mme Paquette n’a jamais compté les heures pour défendre les intérêts du Collège et de ses membres. Et il faut dire que l’énergie et l’enthousiasme avec lesquels elle accomplissait la tâche se sont révélés contagieux au sein de la communauté collégiale. « Avec elle aux commandes, le Cégep de Saint-Jérôme a eu la chance d’être dirigé par une leader qui a inspiré crédibilité et confiance. Si bien que l’effet « Paquette » s’est exprimé sous forme de puissant levier de motivation », soulignait à son égard M. Pierre Luc-Tremblay, président du conseil d’administration.
La mobilisation qui a teinté l’élaboration du Plan stratégique et de réussite en est d’ailleurs un parfait exemple. Lors des activités d’échanges organisées pour mettre de l’avant les fiertés et les défis de chacun, l’esprit de collaboration et l’ambiance chaleureuse qui règnent au CSTJ se sont manifestés haut et fort. Répondant d’une voix forte à l’appel, plus de 400 participants ont partagé leurs idées lors de la grande journée de réflexion, tenue le 16 octobre 2013. « Ce fut une chance exceptionnelle de m’impliquer dans un milieu aussi harmonieux. Dans les moments charnières et au quotidien, j’ai senti un grand soutien de la part des membres du personnel et des partenaires et je me considère privilégiée d’avoir été si bien entourée » a-t-elle insisté.
Développements et modernisation C’est sous la gouverne de Mme Paquette que le Cégep de Saint-Jérôme entre dans la cour des « grands », alors que son devis pédagogique est porté à 4 000 étudiants, à compter de l’année scolaire 2012-2013. S’en suivra par la suite plusieurs travaux d’envergure visant à créer plus d’espaces, dont l’aménagement d’un nouveau pavillon d’études (Bloc I), l’installation de 10 classes modulaires et la planification d’un projet majeur d’agrandissement (Bloc K) qui sera inauguré en 2017. Dans cette même lignée de croissance, elle parvient également à démontrer au Ministère la nécessité d’investir dans le Centre collégial de Mont-Tremblant, ce qui se traduira par la levée de son statut expérimental et l’ajout de nouvelles classes.
Si Mme Paquette est allée chercher d’importants gains en superficie, elle a également vu ses efforts de modernisation récompensés. Durant ses quatre ans à la barre du CSTJ, plusieurs améliorations ont été apportées aux lieux physiques. La piscine et la cafétéria ont notamment fait l’objet d’une réfection complète, tandis que les salles de classe ont toutes été munies d’équipements multimédia.
Par ailleurs, au chapitre technologique, deux centres de simulation haute fidélité en soins infirmiers ont été implantés ; l’un à Saint-Jérôme, le second à Mont-Laurier. « Une initiative unique dans le réseau pour un centre d’études collégiales », se plaît-elle à souligner. Dotés de mannequins intelligents – des outils sophistiqués permettant aux étudiants d’expérimenter différentes situations cliniques -, les centres de simulation offrent aux futurs infirmiers et infirmières de la région, un contexte d’apprentissage sécuritaire, concret et infiniment précis.
De surcroît, le Cégep s’est doté de son premier Plan directeur des technologies de l’information (PDTI) en 2014. Appuyé sur une vision contemporaine et bien branchée, celui-ci sert de guide à l’intégration des TI dans le processus d’enseignement et d’apprentissage, à l’actualisation des infrastructures, de même qu’à l’optimisation des outils et des méthodes informatiques qui soutiennent les processus de gestion.
Enfin, très axée sur le développement durable, Mme Paquette a vu le CSTJ devenir le premier collège du Québec à déployer des bornes de recharge pour véhicules électriques, dans le cadre du programme « Branché au travail ». La mise en service de ces quatre bornes permet depuis aux membres du personnel de recharger leur véhicule sans frais.
Somme toute, en dépit des pas de géant réalisés pour les infrastructures, la directrice sortante persiste et signe : « Ce n’est pas une bâtisse que je souhaite léguer, mais bien un climat », car l’héritage d’un milieu résolument humain constitue son legs le plus précieux.
Pouvoir d’attraction et nouvelles formations Durant le dernier cycle quadriennal, l’importante croissance de la population étudiante a permis à la direction du Collège de maintenir le cap sur ses objectifs de développement de la carte des programmes. À cet effet, à Saint-Jérôme, les besoins en main-d’œuvre ont commandé la mise sur pied de deux nouvelles formations techniques : Gestion d’un établissement de restauration et Techniques juridiques. Parallèlement, à la Formation continue, Services aux entreprises et International (FCSEI), quatre attestations d’études collégiales (AEC) supplémentaires ont vu le jour : Coordination d’événements, Gérontologie, Matériaux composites et Technologie des véhicules électriques.
De même, depuis 2012, Mme Paquette est fière de la période faste qu’ont connu les deux centres collégiaux liés au CSTJ. À Mont-Laurier, tandis que le programme de Soins infirmiers détient désormais officiellement son autorisation permanente, celui en Éducation spécialisée recevait tout récemment l’aval du Ministère pour un démarrage en 2016. Du côté du Centre collégial de Mont-Tremblant, la bonification de l’offre éducative s’est poursuivie, avec l’offre de trois cohortes en Gestion de commerces et deux en Soins infirmiers.
Révision de la structure, innovation et saine gestion des ressources
Comité de direction du Cégep de Saint-Jérôme 2015
Sous l’ère Paquette, l’appareil administratif a changé de visage. D’abord, des changements de garde se sont successivement opérés à la FCSEI, aux ressources humaines et à la direction des études. Puis, des nominations à la vie étudiante et aux ressources matérielles sont venues compléter le comité de direction. Finalement, l’organigramme de la direction des études a été redessiné, pour offrir un meilleur soutien au cheminement scolaire, à la gestion des programmes de même qu’aux ressources didactiques, pédagogiques et technologiques.
Dans une optique de saine gestion des ressources, Mme Paquette a également enclenché une révision de la structure régissant les deux Centres collégiaux de transfert de technologie (CCTT) affiliés au Collège. Elle rapatrie ainsi le Centre de développement des composites du Québec (CDCQ) et l’Institut du transport avancé du Québec (ITAQ) sous sa responsabilité, lesquels étaient auparavant sous l’égide de la direction de la Formation continue. Ce faisant, elle octroie une plus grande autonomie aux CCTT dont les directeurs respectifs peuvent dorénavant s’investir de manière indépendante dans leur développement. Cette initiative génère aussi des répercussions positives du côté de la FCSEI qui gagne une direction dont le focus est désormais orienté exclusivement sur ses activités de formation aux adultes.
Le vent dans les voiles, le CDCQ a par la suite célébré l’obtention de son premier brevet (Procédé et appareil de traitement de polymères renforcés de fibres) en plus de décrocher une accréditation ISO 17025, posant un sceau de fiabilité sur son laboratoire d’essais.
L’ITAQ est quant à lui devenu l’Institut du véhicule innovant (IVI) en officialisant sa fusion avec le Centre national du transport avancé (CNTA). Maintenant constitué de 20 spécialistes pilotant des projets d’électrification, de gestion énergétique et de conduite automatisée, c’est un Institut unique au pays vers lequel les entreprises peuvent se tourner pour la recherche appliquée, le développement, l’évaluation et l’implantation de technologies novatrices dans la sphère véhiculaire.
Regard vers l’avenir À l’aube de son départ, celle qui a aussi marqué l’histoire du CSTJ en devenant la première femme directrice des études, puis la première femme directrice générale, se réjouit du chemin parcouru et se montre positive quant à l’avenir : « Le Plan stratégique et de réussite 2014-2019 étant bien campé, c’est le moment idéal pour accueillir un nouveau chef de famille. Nous avons outillé le CSTJ de ce qu’il fallait pour devenir un grand collège, en saisissant les opportunités et en se structurant. Maintenant, comme le plan en est un évolutif, la personne qui me succédera pourra le faire vivre et l’animer. Je suis confiante qu’elle saura poursuivre sur cette lancée montante et propulser le Collège encore plus loin, avec l’élan du sang neuf! »
Il est à noter que le processus de sélection pour trouver une relève à Mme Paquette est actuellement en cours.